Coalition

La ville que nous voulons

communiqué de presse

 

 

Réponses des candidatEs aux questions de la Coalition La Ville Que Nous Voulons

En l’absence des candidats, inquiétude et indifférence
sont au rendez-vous

(Québec, 2 novembre 2005) ­ L’Assemblée publique de la Coalition La Ville que nous voulons a présenté les réponses variables que quatre des cinq candidats à la mairie de Québec ont fournies aux questions qui leur ont été adressées par la Coalition La Ville Que Nous Voulons.  Un constat ressort clairement de cet exercice, à savoir l’absence de réponses de la part de Mme Andrée P. Boucher qui, si elle n’est pas surprenante, en dit long sur la conception inquiétante qu’a cette candidate de la vie politique municipale et du débat démocratique.  Il se dégage également de l’exercice que le candidat du Renouveau municipal de Québec, M. Claude Larose, démontre une meilleure compréhension des préoccupations exprimées par les membres de la coalition que ses adversaires.  Messieurs Bellemare, Bouchard et Fortin n’ont pas nécessairement saisi l’importance de certaines questions au chapitre de la démocratie, de la place des femmes dans les organismes décisionnels ou de la préservation du caractère public des services municipaux.

 

 

Quelle démocratie pour la ville de Québec ?

En ce qui concerne la démocratie, trois candidats se sont engagés à maintenir, voire à renforcer les conseils de quartier.  Il s’agit de messieurs Bouchard, Fortin et Larose.  Rappelons que la Coalition exige que ces conseils soient non seulement maintenus mais aussi renforcés.  Le projet de budget participatif doit également faire partie des moyens visant une meilleure vie démocratique de même que le maintien de la commission femmes et ville.

 

En ce qui a trait à la présence des femmes au sein de l’appareil décisionnel municipal, celle-ci est perçue différemment par les candidats puisque seul monsieur Larose s’est engagé à composer le prochain comité exécutif d’un nombre égal d’hommes et de femmes.  Comme le soulignait hier soir Mme Anne-Marie Day, du Regroupement des groupes de femmes de la région 03, « On est loin du 50 % dans la compositions des candidatures des différents partis ».  Il est donc à se demander jusqu’à quel point les partis ont fait des efforts pour susciter des candidatures de femmes puisqu’il n’y a que 38 femmes candidates aux postes de conseillères et conseillers sur un total de 147.

 

 

Zones d’ombres sur les services publics et l’environnement

Il est aussi remarquable qu’inquiétant de constater qu’aucun des candidats n’a voulu s’engager à écarter la privatisation des services municipaux.  Les groupes formant la Coalition La Ville Que Nous Voulons auront donc à garder l’œil ouvert au cours des quatre prochaines années, peu importe qui sera élu.  « Dans un contexte où existe une forte pression en faveur de la privatisation des services publics, autant de la part de certains intérêts financiers que du gouvernement du Québec, nous attendions des candidats qu’ils nous démontrent comment ils éviteront la rééditions des expériences malheureuses vécues par diverses villes qui ont fait le choix d’une privatisation des services municipaux » a déclaré monsieur Serge Roy, président de l’Association québécoise pour un contrat mondial de l’eau (AQCME).

 

Au regard de l’environnement et des services d’eau, il est clair que l’enjeu est incontournable dans cette campagne électorale, notamment en raison de la résolution adoptée en mai 2004 par le conseil municipal dans le but de protéger l’eau en la considérant comme un bien public.  Selon madame Irène Tremblay, de Développement et Paix, la privatisation ou les partenariats public-privé ne sont pas des solutions acceptables en ce qui concerne l’eau.  « Rappelons-nous ce que des maires de France sont venus nous dire en février dernier au sujet des PPP.  Ils nous ont fait la démonstration que les citoyennes et les citoyens ont fait les frais de l’administration privée de leurs services d’eau » a-t-elle insisté.

 

Le transport en commun, qui a fait l’objet de plusieurs interventions au cours de la campagne électorale nous conduit à conclure que les mesures concrètes et structurantes sont plus significatives dans les réponses du candidat du RMQ.  Tous les candidats disent vouloir améliorer le transport en commun.  Pour la Coalition, il faudra des investissements majeurs pour y arriver.  Il est important, aussi, de soutenir les initiatives en faveur de la U-pass pour les étudiantEs, par exemple.  La Coalition appuie également toute mesure visant à étendre cette formule à d’autres secteurs de la population, comme les personnes assistées sociales.

 

 

Politique familiale, logement social et culture : en quête de volonté politique

Au sujet de l’axe de la qualité de vie, il est surprenant de constater que la Politique familiale adoptée par la Ville en juin dernier ne semble pas influencer l’ensemble des réponses des candidats qui demeurent vagues sur des questions qui s’y rapportent pourtant.  Une exception toutefois, Monsieur Larose qui évoque le maintien du programme d’accès à la première propriété.  Monsieur Bellemare de Vision Québec, pour sa part, entend favoriser l’établissement de Maisons de jeunes.

 

Malgré l’importance de la crise du logement et de l’intensité du débat public en matière de logement social, les candidats à la mairie ne semblent pas prêts à prendre toutes les mesures nécessaires.  Outre madame Boucher, qui ne s’intéresse absolument pas au point de vue des groupes sociaux, on constate que la plupart des candidats évitent de se compromettre par des mesures concrètes.  Seul monsieur Larose a proposé réserver 2,5 millions $ par an pour le logement social.  Cette somme, ajoutée aux 10 millions $ de la SCHL, permettrait la construction de 300 nouvelles unités par an.  Pour Étienne Grandmont, du Comité de citoyens et citoyennes du quartier St-Sauveur, « 300 logements c’est insuffisant.  Il en faudrait le double pour répondre aux besoins d’une ville comme Québec. »

 

La Coalition voulait aussi connaître les positions des candidats au sujet de la culture.  Peu de réponses crédibles ou précises ont été données par les candidats. Marie-Noëlle Béland, d’Alternatives s’est exclamée « On nous parle de culture comme si la création artistique équivalait à un travail à la chaîne et on nous présente les artistes comme des producteurs de biens de consommation.  Pour moi, la culture n’est pas une marchandise.  Comme l’eau, c’est un bien commun. »

 

 

L’après 6 novembre : une vigilance soutenue est de mise

En conclusion de l’Assemblée publique, Diane Lamoureux, du groupe D’abord Solidaires, a souligné l’importance de s’impliquer dans le débat politique à l’occasion d’une élection municipale.  La Coalition La Ville Que Nous Voulons avait pour objectif de contribuer à ce débat en amenant sur la place publique des préoccupations qui ne sont apparues que de manière marginale dans les grands médias.  Elle a rappelé que l’exercice de la démocratie à Québec ne se terminera pas avec l’élection du 6 novembre.  « Il faudra demeurer mobilisés au-delà du jour de l’élection et agir pour que les citoyennes et les citoyens puissent influencer concrètement et plus directement l’avenir de leur ville. »

 

Il faut donc s’attendre à d’autres interventions de la Coalition.  D’ailleurs, une autre invitation a été lancée hier soir, en vue d’une écoute collective des résultats de l’élection.  Cet événement aura lieu au Pub L’Échouerie, 290 rue St-Joseph, coin Dorchester, à Québec, à compter de 19h30.

 

 

Pour information :       Marie-Noëlle Béland, 521-4000

                                   Serge Roy, 563-7968