COMMUNIQUÉ
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Violence ! Et bien oui … parlons-en !

La GOMM, OQP 2001 et le Forum populaire de l'Outaouais contre la ZLÉA
dénoncent la répression a priori de l'opposition à la zone de libre-échange des Amériques

(Montréal, Québec et Outaouais le 28 mars 2001) La GOMM (Groupe opposé à la mondialisation des marchés), OQP 2001 (Opération Québec printemps 2001) et le Forum populaire de l’Outaouais contre la ZLÉA dénoncent la GRC et surtout ceux qui ont le pouvoir de décider (nos gouvernements) qui annoncent candidement qu’ils disposent de « pistolets à projectiles de plastique pour mater les manifestantEs violentEs au sommet des Amériques, le mois prochain, à Québec » (Radio-Canada, le 23 mars 2001 site Internet)

La GOMM, OQP 2001 et le Forum populaire de l’Outaouais contre la ZLÉA considèrent que cette annonce n’est qu'un nouvel élément d’une stratégie de répression politique planifiée par l’État, dont nous connaissons déjà les autres avatars : périmètre de sécurité, intimidation, vider les prisons, si bien que l'on doit s'attendre à des «arrestations préventives». Cette campagne vise à empêcher la population et les militantEs d’affirmer leur opposition aux accords de libre-échange qui mettent en péril leurs droits économiques fondamentaux (besoin de se nourrir, de se loger, de travailler, d’étudier, de vivre et d’avoir des loisirs). « Parce que l’État est très conscient que les accords de libre-échange ne favorisent que les riches, les multinationales et ceux qui nous dirigent, et non pas la population des Amériques, il est obligé d’employer l’artillerie lourde pour réussir à signer l’accord qui légitimera l’exploitation de la majorité par une minorité » a déclaré Josée Larouche, porte parole de la GOMM. « Cette intimidation crée un régime de terreur qui empêche la population de sortir dans la rue pour donner son opinion sur la ZLÉA et bâillonne les militantEs, ceux et celles qui luttent pour une société juste et équitable » a poursuivi Nadine Beaudoin, également militante à la GOMM. De plus, les exemples de Seattle, Washington, Melbourne, Séoul, Prague, etc., ont très bien démontré que cette stratégie ne fait qu’engendrer la violence.

L’État tente par tous les moyens de dévier l'attention sur la question de la violence et en fait porter l’odieux par les manifestantEs, comme si ceux et celles-ci n’étaient pas porteurs d'un message politique en s'objectant à la ZLÉA. Et pourtant…Et bien violence parlons-en !!!! « Parlons de la violence faite aux femmes alors que le gouvernement refuse de répondre aux revendications de la Marche Mondiale des femmes ; parlons de la violence économique : l’exclusion d’une partie de la population telles les victimes de la désinstitutionnalisation sans encadrement, les personnes sans emploi, sans barème plancher à l’aide sociale pour couvrir les besoins essentiels », a déclaré Josée Larouche. « De même, par exemple les téléphonistes de BELL qui perdent leur emploi après vingt ans d’ancienneté. Parlons des étudiantEs avec des milliers de dollars de dette après leurs études et de ceux et celles à qui ont empêche l’accès à l’éducation avec la taxe à l’échec. Parlons des travailleurEUSEs qui se voient refuser le droit à la syndicalisation comme chez Mc Donald's et de ceux et celles qui vivent avec un salaire minimum qui ne permet même pas de répondre à leurs besoins essentiels. Et finalement parlons donc de la sous-traitance ! Et imaginez l’environnement dans tout cela…», d'ajouter Nadine Beaudoin.

Nous ne parlons que du Québec… Imaginez les populations en Amérique Latine qui ne jouissent d'aucune protection sociale !!! « La mondialisation capitaliste, c'est une mondialisation de la pauvreté. Elle tue quotidiennement des femmes et des hommes, et pas seulement au sud. Au Québec, comme il nous reste encore quelques fragments de filets de sécurité sociale, nous avons peine encore à reconnaître collectivement les ravages qu'elle provoque. Si le projet de ZLÉA se réalise, ces filets de sécurité, tels le système de santé universel et l'aide sociale, disparaîtront très rapidement et nous les aurons sous les yeux ces désastres. Si la ZLÉA se réalise, elle tuera encore davantage, et alors, on ne pourra plus se cacher la réalité comme on le fait actuellement ; il n'y a pas de pire violence que celle de la pauvreté », a affirmé Stéphane Paquet, porte-parole d'OQP 2001.

« La logique libre-échangiste établit la primauté du soi-disant « droit au profit » des corporations transnationales sur tous les droits humains, et même sur le droit à la vie », a par ailleurs expliqué Stéphane Paquet. Il a illustré son propos par l'exemple des géants pharmaceutiques qui, sous le couvert des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ont engagé des poursuites contre l'Afrique du Sud. Celle-ci, incapable de payer le prix exorbitant des médicaments « protégés » par des brevets accordant un monopole à leurs fabricants, a enfreint ces règles inhumaines et a fait produire des copies de ces médicaments afin de lutter contre l'épidémie de SIDA. « Selon les règles du commerce international, le profit de quelques uns passe avant la vie de touTEs les autres ; pour des impératifs de profit, nous condamnons à mort une population, n'est-ce pas violent ? C'est de l'établissement de telles règles dont discuteront les chefs d'État et les lobbies des milieux d'affaires, retranchés derrière les barricades et hors d'atteinte des citoyenNEs, lors du Sommet des Amériques. Si un camp doit faire la preuve de la légitimité de ses actes dans le cadre de la création de la ZLÉA, ce n'est pas le camp de ceux et celles qui disent NON à la ZLÉA, mais bien le camp des « mondialiseurs » de la pauvreté et de la violence », a affirmé Stéphane Paquet.

Les médias doivent cesser de ne traiter le Sommet des Amériques que comme un sujet de « fait divers » et de ne parler que de la probabilité de la violence chez les manifestantEs ainsi que des outils de répression de l’État. Ils doivent au plus vite aborder les enjeux politiques, économiques et sociaux que soulèvent la création de la ZLÉA. Si les médias tiennent tout de même à faire dans le sensationnalisme, qu'ils parlent des effets pervers et dangereux de la ZLEA qui aura assurément des conséquences « sensationnellement » néfastes sur les populations des Amériques et du Québec.

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POUR INFORMATION:

Le Groupe opposé à la mondialisation des marchés (GOMM)
Josée Larouche et Nadine Beaudoin : 514-273-1282

Opération Québec printemps 2001 (OQP 2001)
Stéphane Paquet :
(...)

Le Forum populaire de l’Outaouais contre la ZÉA